mega888 Deepijan Moïra - MArTRESCENCE · Centre wallon d'art contemporain "La Châtaigneraie"

Deepijan Moïra – MArTRESCENCE

De l’Académie (ESAVL)
à la Châtaigneraie 2020
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M. DEEPIJAN – Détail de l’installation MArTRESCENCE : Artiste & Mère en développement, 2020 – Sculpture en carton, colle à bois, épingles en inox, matériaux synthétiques, installation et performance – 236 x 260 x 175 cm

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MArTRESCENCE
Artiste & mère en développement

À l’image du processus de devenir mère, la Matrescence, j’expérimente le processus de devenir artiste, et de voir mon art se développer, l’Artrescence.

Comme la maternité, l’art naît d’un désir, d’une idée qui mature lentement, ou jaillit d’une pulsion, d’un élan de vie ou de mort. La mère que je suis et l’art que je fais ont pris racine bien avant moi, dans les aspirations de ma mère, et dans celles de la sienne avant elle. Je suis l’héritière de leurs passions inassouvies pour l’Art et de leur amour maladroit pour la famille. Je suis la continuité de leurs maternités inachevées et de leurs talents inexprimés. En devenant mère et artiste, j’évacue ce qu’elles ont intériorisé et je libère ma lignée. Par mes mains, j’exorcise nos erreurs et la douleur qui s’y rattachait. L’envie d’explorer les champs artistiques m’anime avec autant de force et depuis autant de temps que celle d’explorer les champs de la maternité. Chacune de ces vocations me donne son lot d’incertitudes, de frustrations, de doutes, de solitude, d’impuissance, d’insatisfactions, de douleurs, de difficultés. Mais sont aussi sources de joie, de réalisations, d’inspiration, de gratitude, de création, de découvertes, d’épanouissement, d’évolution. Autant pour l’une que l’autre, j’émets des hypothèses, je réalise certaines choses ou me résous à en abandonner d’autres. J’abandonne mon souci de la perfection, pour aimer l’abondance de l’imperfection. Je remets en question mes acquis, et me forge de nouveaux savoirs. Je réalise que tout est possible. Je m’actualise sans cesse. J’accepte de perdre le contrôle, et je lâche prise sur ce qui arrive. Je me laisse aller aux surprises de la maternité et de l’art. Comme tout processus engendre un résultat, le voici « en l’état ».

Moïra DEEPIJAN (1994) – Master approfondi en arts plastiques, visuels et de l’espace : sculpture – Académie Royale des Beaux-Arts, E.S.A.V.L. / ULiège – Liège (2020).

En perpétuelle recherche de qui je suis, d’où je viens et où je vais, l’art est pour moi un besoin impérieux, une nécessité vitale. C’est mon exutoire, ma thérapie, mon moyen d’expression et d’évolution. J’utilise tous les médiums et moyens propices à la réalisation de l’œuvre en cours, passant de techniques traditionnelles telles que la peinture, à la pratique de la vidéo, de l’installation ou de la performance.

Maman d’un petit garçon depuis mars 2017, j’explore depuis les facettes de l’expérience maternelle et matricielle à travers mes recherches et mon travail artistique. Je déploie ainsi dans mes œuvres les concepts de matrescence, de généalogie, d’imperfection, d’intime et les pulsions créatives en relation avec le contexte domestique.

Dans le cadre de mes recherches théoriques, j’enquête sur les enjeux de la coexistence de la mère et de l’artiste au sein du secteur artistique contemporain, j’appréhende les concepts considérant la mère comme productrice de savoirs et non plus comme simple sujet de représentation, ainsi que l’inclusion des enfants dans le monde artistique.

Une autre partie de mes recherches plastiques est focalisée sur l’image, ses contours et la multitude de formes qui la composent. Au fil des années, j’ai développé une esthétique où les contrastes de lumières, de matières et de sensations sont récurrents.