Gillot Maxime – La Comète

De l’Académie (ESAVL)
à la Châtaigneraie 2020
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M. GILLOT – La Comète, 2020 – Feutre à encre de Chine et traitement des couleurs numérique sur papier – 11×8 cm

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La Comète est une déambulation cosmique à travers l’espace et le temps. C’est un regard sur notre condition d’individu dans un monde qui nous dépasse et dans lequel on se sent parfois fort seul. C’est une narration de plus de 200 pages entièrement muettes. Chaque page ne contient qu’une seule case.

Une bataille, des explosions, puis enfin, plus rien. Plus rien jusqu’à ce que les éclats produits par l’explosion de la Comète elle-même finissent par s’écraser sur une étrange planète dont la vie de l’un de ses habitants changera définitivement. Commence alors un voyage inattendu et énigmatique dans les étendues infinies de l’espace, la solitude et l’introspection.

 

Maxime GILLOT (1993) – Master spécialisé en arts graphiques, visuels et de l’espace : bande dessinée – Académie Royale des Beaux-Arts, E.S.A.V.L. / ULiège – Liège (2019).

La Bande-Dessinée doit être placée au service du récit.

C’est à partir de ce principe que je m’applique à explorer les limites de l’intelligible, en tentant de ne pas basculer dans un récit élitiste que seuls quelques adeptes pourraient comprendre. Je questionne, je déconstruis et reconstruis les codes préexistants de la BD. J’imagine de nouvelles voies afin de pouvoir répondre au besoin spécifique de chaque narration. Il s’agit de raconter, de transmettre de l’information mutante et évolutive, d’imiter (ou en tout cas d’en donner l’impression) le passage d’un temps, d’un instant.

Raconter, c’est avant tout être attentif au monde qui nous entoure et rester prédisposé à recevoir ce qu’on nous y présente, ce qu’on y vit. Je ressens le besoin d’être à l’affût, à l’écoute, d’observer afin de me poser en tant que témoin, en tant que conteur. Je me dis que mes récits peuvent sembler, en aspect, parfois bien éloignés de la réalité quotidienne alors qu’à mes yeux, ils sont une façon détournée de mettre en évidence ces réalités, ces « trop plein » d’émotions bouillonnantes, cette synthèse de quotidiens, d’informations qui fusent de tous côtés.

Aujourd’hui, je sens qu’à mon insu s’est ajouté une contrainte supplémentaire à ma démarche, celle d’ « aller à l’essentiel ». En effet, je suis naturellement parti à la recherche de l’efficacité maximisée. Un maximum de contenu dans un espace le plus réduit possible. En dépouillant le récit de l’anecdotique et de l’inutile, celui-ci apparaît plastiquement plus synthétique et même parfois plus énigmatique tant les formes se réduisent.